jeudi 5 janvier 2017

[Interview]J'ai posé quelques questions à Sandra Mézière




Bonjour à tous, on se retrouve aujourd'hui pour une interview. Cette fois-ci, j'ai décidé de la faire avant de lire les livres mis à ma disposition par l'auteur, que je remercie énormément. J'ai un peu de retard alors j'ai été obligé de reculer un peu cette lecture. Je vais laisser la parole à Sandra Mézière.

1°) Bonjour Sandra Mézière, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs ? 

Je suis née à Laval où je passe encore une partie de mon temps lorsque je ne suis pas à Paris où je vis l’autre partie de l’année. Ma vie est rythmée par mes deux passions, le cinéma et l’écriture. A l’âge de 15 ans, j’étais déjà depuis longtemps passionnée par le cinéma et l’écriture. C’est à cet âge que j’ai découvert le Festival du Cinéma Américain de Deauville lors d’un week-end en famille, par hasard (mais était-ce vraiment un hasard ?) et en même temps l’univers des festivals de cinéma. Cette découverte a exacerbé ma passion pour le cinéma et j’ignorais alors à quel point les festivals de cinéma changeraient le cours de mon existence. Tout en continuant mes études et pour m’en distraire, je m’amusais à tenter ma chance aux concours (d’écriture…), nombreux à l’époque, permettant d’intégrer des jurys de festivals de cinéma et ainsi j’ai eu le plaisir de me retrouver une dizaine de fois membre de jurys de festivals de cinéma.  Autant d’expériences incroyables, singulières, insolites parfois, magiques souvent. C’est ainsi aussi que j’ai découvert le Festival de Cannes la première fois, il y a 16 ans (moi qui en avais toujours tant rêvé et qui n’avais jamais manqué une cérémonie d’ouverture ou de clôture à la télévision, je n’aurais pas imaginé alors les vivre ensuite en direct tant cela me semblait inaccessible). Je n’ai ensuite jamais cessé d’y retourner. J’ai créé des blogs dès 2003 pour partager ces enrichissantes expériences, pour parler des films que je découvrais dans les festivals, et aussi pour concilier mes deux passions : le cinéma et l’écriture. Ces blogs, et ces participations aux jurys aussi sans doute, m’ont rapidement permis d’être accréditée presse dans les festivals de cinéma. Ma passion pour le cinéma a ensuite pris le dessus et après un cursus en droit, j’ai entrepris un nouveau cursus, des études de cinéma pour vivre pleinement de ma passion. En parallèle, je participais à des concours de nouvelles que je gagnais parfois.  Plus qu’une passion, l’écriture est pour moi une nécessité, une respiration comme l’a été (et l’est encore) la lecture, dès mon plus jeune âge…

2°) Comment vous est venu l'idée de votre recueil de nouvelles et de votre roman ? 


Le roman est né d’une douleur et d’une colère, de l’envie d’évoquer le thème du deuil dans nos sociétés qui zappent tout très rapidement, de confronter l’indifférence à cette douleur indicible mais je ne voulais surtout par écrire un roman larmoyant ou impudique, et encore moins une autofiction. Je voulais que ce soit une histoire vraiment romanesque. C’est pour cela qu’il commence comme un polar. Je voulais embarquer d’emblée le lecteur dans ce roman en trompe-l’œil, le faire voyager, rêver aussi. L’intriguer. L’autre envie était de faire découvrir l’univers des festivals de cinéma, et en particulier celui du Festival de Cannes où se déroule en grande partie le roman, de décrire la beauté et la cruauté de qui est aussi parfois un impitoyable théâtre des vanités. Et puis quel univers plus propice à une intrigue que celui d’un festival comme celui-ci où les émotions sont décuplées  notamment en raison de la concentration spatio-temporelle aussi propice au surgissement de l’imprévu et de troublants hasards, où le décor est aussi celui d’un film en lui-même ? Je voulais aussi raconter une histoire d’amour impossible entre des êtres épris d’absolu, faire tomber les masques, jouer avec les apparences là où elles sont souvent reines. En fait, je crois que c’est ce qui m’intéresse le plus (et qu’il m’intéresse de raconter) : ce que sont les réellement êtres derrière leurs masques. J’ai construit le roman comme un film à suspense (même si je voulais au contraire que l’écriture soit tout sauf cinématographique), comme un puzzle, comme un labyrinthe entre passé et présent, cinéma et réalité. Enfin, je voulais que ce roman soit une déclaration d’amour au cinéma, ce cinéma  qui m’a fait vivre tant d’émotions par écran interposé ou lors de mes pérégrinations dans les festivals.
Pour le recueil, c’était surtout l’envie de faire rêver, de jouer avec le lecteur, avec ce qu’il attend, d’évoquer les hasards et coïncidences des rencontres, de lui faire découvrir un univers que, dans la majorité des cas, il ne connaît pas et ainsi de le plonger dans l’envers du décor. A chaque festival que je découvrais, je me disais que c’était un cadre incroyablement romanesque et je m’amusais à imaginer les histoires tragiques, rocambolesques, insolites, romantiques… qui pourraient s’y dérouler.  Chaque festival est un décor, un univers en soi, alors je les ai tous  utilisés : Cannes, Deauville, Cabourg, Paris, Lyon, Monaco, Dinard… en m’amusant à changer de style, par exemple à m’inspirer de l’univers du film  noir pour la nouvelle qui se déroule au festival du film policier de Beaune. Comme pour le roman, si les histoires sont fictives, il m’amusait d’utiliser des évènements qui se sont réellement déroulés. L’arrière-plan est donc souvent réel. Je voulais aussi que chaque fin laisse place à la rêverie et l’imaginaire du lecteur, qu’il referme le recueil en vivant encore avec les personnages qui l’ont jalonné, et en repensant à ce qu’il pourrait advenir des personnages.

3°) Comment avez-vous procédé pour le faire éditer ? 


J’avais été « repérée » par Anita Berchenko, fondatrice des Editions du 38, lorsqu’elle était éditrice déléguée d’une autre maison auparavant. J’avais donc procédé par l’envoi classique des romans aux maisons d’édition. Je leur envoyais d’ailleurs un autre roman que celui qui m’a permis de rencontrer Anita. Ce fut mon seul envoi pour celui-ci, un jour, sur un coup de tête, et sans doute ai-je eu une très bonne idée ce jour-là. Elle m’a proposé de la rejoindre lorsqu’elle a fondé les Editions du 38. Elle a ensuite accepté « L’amor dans l’âme », mon vrai premier roman. Et je suis ravie d’être aux Editions du 38 dont j’apprécie l’éclectisme, les autres auteurs, la bienveillance qui y règne et le travail en amont réalisé avec Anita Berchenko.

4°) Qu'aimez-vous dans le fait d'écrire des nouvelles ? 


On dit communément que la nouvelle est un genre peu lu et je le regrette. En tant que lectrice, j’adore m’y plonger, pour les mêmes raisons que j’aime tant en écrire. Cela nécessite de la précision, de trouver les mots exacts, pour décrire immédiatement mais précisément un univers, pour ciseler d’emblée des personnages, et les faire exister, et moi qui adore jongler avec les mots, c’est un exercice que j’aime beaucoup. Le recueil était jubilatoire à écrire car il s’agissait de trouver à chaque fois des personnages différents mais marquants, de dessiner un nouvel univers et d’y embarquer le lecteur, de créer des rencontres à la fois crédibles et étonnantes, de surprendre à chaque chute, tout en faisant en sorte que chacune ait le même point commun. 

5°) Quelques mots pour mes lecteurs, pour les convaincre de vous lire.


J’espère que les quelques mots qui précèdent auront un peu suscité leur curiosité. Ce n’est pas à moi de juger du résultat mais en tout cas j’ai essayé, que ce soit dans le recueil ou le roman, de les surprendre, les divertir, les dérouter, les faire rêver, tout en évoquant des thèmes qui me tenaient à cœur et en lesquels, je pense, pourront se reconnaître les lecteurs. Et surtout j’ai veillé à ne pas créer des personnages manichéens ou caricaturaux, à les faire exister. Ce que j’aime dans un livre ou un film, c’est que le dénouement nous surprenne et nous fasse appréhender différemment ce que nous avons vu ou lu, nous donnant envie de relire ou revoir le livre ou le film immédiatement celui-ci terminé, et que les personnages « existent », qu’on les intègre à notre existence, qu’ils nous accompagnent et qu’ils continuent à nous questionner une fois le livre ou le film terminé. C’est ce que j’ai essayé de faire pour chaque nouvelle et a fortiori pour le roman. Au lecteur de me dire si j’y suis parvenue…

Je remercie de nouveau Sandra Mézière d'avoir répondu à mes questions. 

Vous pouvez la retrouver sur le net : 
Twitter: @Sandra_Meziere
Instagram: @sandra_meziere
Blog principal (qui renvoie vers les 7 autres, c'est le premier et quotidien créé en 2003): http://inthemoodforcinema.com
Page Facebook des blogs cinéma: http://facebook.com/inthemoodforcinema
Page Facebook de romancière: http://facebook.com/inthemoodforwriting

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Qu'avez-vous pensé de l'interview ? Est-ce qu'elle vous a donné envie de lire les livres de Sandra Mézière ? 
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-Zélie-
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