Bonne découverte !
1ère partie : Conférence
La conférence de Marie-José Leclercq se déroulait l’auditorium du musée de Picardie, une salle que je découvrais, très lumineuse et assez bien agencée.
Marie-José nous avait préparé un diaporama avec des documents très bien faits et très bien choisis pour illustrer sa présentation.
D’ailleurs son propos était clair, précis et vif, presque musical. Les explications étaient très claires et un rappel généalogique des facteurs d’orgues sur les diapositives permettait de bien se repérer dans cette famille.
Je n'ai pas vu passer le temps et je considère que c'est un bon point pour une conférence.
2ème partie : Interview
Elle a eu lieu un cadre sublime : un patio à côté d'une église désacralisée qui sert pour les répétitions de l'orchestre de Picardie. Un doux soleil et une chaleur modérée nous ont accompagnées pendant ce moment hors du temps.
1) Cet ouvrage fait plus de 500 pages, combien de temps avez-vous eu besoin pour les recherches et l'écriture ?
J’ai eu besoin de cinq années pour mener de front recherches et écriture. En effet, j’ai une écriture plutôt intuitive et je rédigeais au fur et à mesure de mes trouvailles d’archives.
2) Pourquoi avoir choisi BoD Edition ?
Malheureusement, aucune maison d’édition spécialisée n’a voulu de mon manuscrit. J’ai donc décidé de le faire publier en auto-édition. BoD est une société d’impression à la demande, ce qui évite un stock, toujours coûteux. Puis je me charge de la promotion et j’adore ça (Marie-José a été agent artistique).
3) Pourquoi avez-vous choisi d'insérer autant de documents d'origine dans votre ouvrage ?
Le livre s’adresse autant au public friand de découvertes qu’aux professionnels de l’orgue. Je voulais attester de l’authenticité et de l’objectivité des données récoltées par la publication des documents originaux. Il m’est arrivé d’interpréter les informations, mais dans de très rares cas.
4) A votre avis, pourquoi Charles Dallery est-il venu sur Amiens alors qu'il habitait Buire-le-Sec ?
Charles Dallery était doué en mécanique et il a réparé celle de l’orgue de Buire. Sa vocation est née de là. On peut tout-à-fait considérer qu’il a ensuite proposé ses services dans la région. Mais c’est une simple supposition, en attendant de trouver les documents qui répondraient à cette interrogation.
5) En général, comment devenait-on facteur d'orgue ?
Les orgues existent depuis la nuit des temps : les premières traces viennent d’Egypte au 3e siècle avant J.C et l’orgue se répand en Europe occidentale dès le 8e siècle. Un facteur se formait auprès d’un ou plusieurs maîtres. Les instructeurs de Charles Dallery sont probablement des moines du prieuré de Maintenay, tout proche de Buire.
6) L'écrit est centré sur les hommes, il n'y a que peu d'explications sur les femmes, pourquoi ?
J’ai axé mes recherches uniquement sur ces facteurs d’orgues. Mais c’est une piste à creuser !
7) Les Dallery n'ont vraiment pas eu de chance autant à Amiens qu'à Paris mais le combat des descendants est beau, que peut-on faire ?
Il n’y a plus guère de descendants pour valoriser les travaux de ces facteurs, d’autant qu’il n’existe plus qu’un seul orgue entièrement construit par un Dallery, celui de la Sorbonne à Paris. Une association a existé pour sauvegarder cet orgue, mais elle a été dissoute en 2021 et il faudrait la recréer. Et la contribution de mécènes est incontournable pour assurer le financement de tels travaux.
8) Parlez-nous de votre expérience sur la généalogie.
J’ai découvert la généalogie en 2011, lorsque l’épouse de mon frère m’a montré son arbre généalogique. J’ai tout de suite voulu entreprendre le mien. Deux choses me plaisent particulièrement dans cette activité : la recherche constante de nouveaux éléments et le partage d’informations entre généalogistes. Grâce à cela, il y a aujourd’hui 800 personnes dans mon arbre en ascendance directe. Je dois maintenant y intégrer les collatéraux. Pour l’anecdote, je n’avais pas l’intention de le faire mais j’ai découvert que les Dallery font partie de mes ancêtres collatéraux ! La généalogie m’ayant amenée à écrire leur histoire, peut-être trouverai-je d’autres ancêtres qui méritent également d’être mieux connus ?
Pour information, Marie-José Leclercq a rédigé un article à la suite de sa conférence du 12 juillet dernier à Aire-sur-la-Lys durant la Route des Orgues, voyage-découverte en Flandre autour d’une vingtaine d’instruments. Il paraîtra dans la revue de la Fédération Francophone des Amis de l'Orgue à la fin de cette année ou début 2023. Et elle donnera au printemps une nouvelle conférence en lien avec le Conseil départemental de la Somme. Dès que la date est connue, je vous inviterai à vous y rendre pour en apprendre davantage encore !
Je vous retrouve très vite pour de nouvelles chroniques (et interviews), je l'espère !
Bonne journée
-Zélie-