samedi 17 juin 2017

[Interview]Nicolas Duffaud

Bonjour à tous, je vous ai parlé il y a peu, du roman Renaissance de Nicolas Duffaud, je vous invite à lire maintenant l'interview que j'ai réalisé. Bonne lecture !

1°) Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs ?
 
Après avoir grandi entre mer et montagnes, près de Perpignan, je me suis fixé à Chambéry, en Savoie, entre lac et montagnes. 39 ans, marié et père de deux enfants, je suis très proche de la nature. J’adore ainsi partager des moments simples, en famille, lors de randonnées, au beau milieu de paysages à couper le souffle que l’on a la chance de pouvoir contempler à deux pas de chez nous. Après une formation en sciences de l’environnement, je suis actuellement ingénieur territorial en transports publics et aménagements aux mobilités. Je suis également bénévole de mon club de tennis. Quand est-ce que je trouve le temps pour écrire ? Tout le temps ou presque, dans ma tête en tout cas. Je couche ensuite sur le papier, le soir, tout ce qui le mérite : des situations particulières, des dialogues singulièrement intéressants, des détails qui pourraient coller avec mon roman… Attentif au rapport à l'autre, je suis très observateur et je note plein de détails.

2°) Comment vous êtes-vous lancés dans l’aventure Renaissance ?
 
Une histoire folle, presque entêtante, me trottait dans la tête depuis plusieurs semaines. Ce projet d'écriture n'était pas totalement calé dans ma tête et je ne savais pas encore dans quelle aventure je m'engageais. Je n'avais finalement que peu de temps entre ma vie de famille, mon boulot et mes loisirs. Pourtant, petit à petit, j'ai commencé à écrire un sommaire, puis un résumé, puis un résumé détaillé. Peu à peu des chapitres sont apparus, des personnages sont nés et en quelques semaines, j'avais une trame qui ressemblait à un brouillon grossier de Renaissance. Après au moins quatre à cinq semaines, j'ai fini par admettre que j'étais en train d'écrire un livre. Les mots qui me viennent pour justifier ce besoin d'écrire sont les suivants : « Voyage », « Sadisme » et « Devenir meilleur ».  Je m’explique : « Voyage ». Ecrire est un moment à part. On est coupé de la réalité. C’est une parenthèse qui permet de s’échapper du quotidien. On crée un monde imaginaire que le lecteur va découvrir un peu plus tard. Ce n'est que du bonheur. « Sadisme ». On met au monde des personnages, on leur donne un nom et un prénom, on leur donne un caractère humain, un passé, un présent et un avenir, des enfants parfois même et, au final, on les plonge dans les pires situations imaginables et on voit comment ils peuvent tenter de s’en sortir. C’est un jeu terrible qui n’est permis que dans l’imaginaire. Fort heureusement. « Devenir meilleur ». Ecrire rend meilleur à tout point de vue. On se cultive sur tel et tel sujet. On étudie le pour et le contre de chaque situation. On réfléchit à la morale d’une histoire. On fait travailler son imagination, son expression écrite ou encore sa capacité à aller au bout d’un projet très ambitieux que représente l’écriture d’un roman. Si le lecteur peut modestement profiter de tout ce travail et en ressortir également meilleur parce qu’il aura appris quelque chose ou évolué en bien de quelque manière que ce soit, je n’aurais pas totalement perdu mon temps. J’en serais même très honoré. Plus de détail ici : http://nicolas-duffaud.blogspot.fr/2016/11/genese-de-renaissance.html
 
3°) Comment avez-vous fait pour être édité ?
 
J'ai cherché parmi les petites maisons d'édition. Ce sont les seules qui prennent véritablement le temps de lire les manuscrits que l'on envoie. Les grosses maisons d'édition sont beaucoup trop sollicitées. Je n'ai ciblé que des maisons d'édition à compte d'éditeur par principe. ABCD'r, maison d'édition située dans mes Pyrénées-Orientales natales (le hasard fait parfois très bien les choses), a accepté d'éditer mon premier manuscrit avec comme seule condition de devoir réunir un minimum de 100 souscriptions. Le principe de la souscription est simple. Il fallait qu'au moins 100 lecteurs s'engagent à acheter le roman afin de lancer la procédure : mise en page et correction, couverture du livre, impression, enregistrement ISBN...  Cette maison d'édition a su faire preuve de beaucoup de pédagogie à mon égard, car je ne connaissais rien au monde de l'édition. Le contrat signé étant à compte d'éditeur, je n'ai rien eu à débourser. En revanche, je n'ai pas compté mes heures. J'ai eu la possibilité de proposer ma propre couverture "faites maison" sur ordinateur. Oui, ce sont mes propres mains tenant une branche de cerisier en fleur au printemps et il s'agit du lac du Bourget, près de Chambéry ! Ceux qui ont eu le livre comprendront... Je me rappelle encore du moment de la signature du BAT (bon à tirer). Ce moment où on ne peut plus revenir en arrière. J'avais changé la fin quelques jours plus tôt (c'est-à-dire au dernier moment). Lorsque le BAT est envoyé, le livre prend véritablement vie. Il est imprimé pour de vrai. Les éditions ABCD'r m'ont laissé la possibilité d'utiliser une couverture mate, ce qui permet d'éviter de laisser des traces de doigts. Là encore, le choix a été judicieux, car cela fait ressortir de manière subtile le lac au fond. Finalement, le choix de cette maison d'édition a été gagnant sur toute la ligne. Les conseils précieux et avisés, la possibilité de tenir dans ses mains le livre exactement imaginé, la qualité du service rendu, une écoute attentive... Le seul bémol, l'impossibilité d'être distribué par la Fnac ou Amazon à cause des marges indécentes prises par ces deux poids lourds.
 
4°) Avez-vous des rituels d’écriture ? Avez-vous de nouveaux projets ?
 
Je n'ai aucun rituel d'écriture. J'écris avec plaisir quand l'inspiration me titille. C'est comme une envie irrésistible.  J'ai terminé l'écriture de mon second roman. Il s'agit d'un thriller. Il est en cours de relecture et d'autocorrection. En voici le résumé : Un homme à peine majeur reçoit en héritage de ses parents un coffre mystérieux qu'il ne peut ouvrir sans deviner une combinaison de chiffres. S'il n'y avait que cela d'étrange. Quelqu'un le suit. Il en a peur. Que lui reproche-t-on encore ? De quoi est-il coupable ? Il a toujours clamé son innocence. Commence alors une série d'énigmes qu'il doit absolument percer pour échapper à cet homme de plus en plus menaçant. Dans cette course contre la montre, il comprend peu à peu qui étaient réellement ses parents. Comment sortir de ce piège qui se referme irrémédiablement sur lui ? Qui se cache derrière cette terrible machination ? J'ai également commencé l'écriture de mon troisième roman. J'ai fait une pause, car je me pose plein de questions actuellement. Il s'agit d'une petite fille qui suit ses parents au cours de quelques étapes du GR10 qui traverse les Pyrénées entre Hendaye et Banyuls. Elle adore ses parents, mais ils se disputent tout le temps. Elle a un plan. Elle va tout faire pour qu'ils enterrent la hache de guerre et qu'ils s'aiment de nouveau. L'isolement, le temps passé ensemble et la marche chaque jour sera peut-être un vecteur pour faire ressusciter l'amour au sein de cette famille en train de se déchirer.
 
5°) Un dernier mot aux lecteurs pour leur donner envie de vous lire. 
 
Difficile de faire autrement que de proposer un extrait de Renaissance : "En ce matin de mai, Alexandre descendait d'un pas rapide et décidé la rue de Boigne. Préoccupé par la réunion qu'il devait animer dans la journée devant des actionnaires, il interrogeait son téléphone portable qui lui faisait une lecture automatique de ses mails. Il travaillait dans une entreprise à la pointe de l'intelligence artificielle, installée dans le quartier d'affaire de Bissy à Chambéry. Il dirigeait à temps plein depuis bientôt quatre ans un projet d'application de reconnaissance faciale. Le rendez-vous de l'après-midi était crucial. Il l'avait préparé pendant tout le week-end en parfaisant autant que possible sa présentation. L'enjeu était de taille. Outre la possibilité de signer de nombreux contrats, il pourrait négocier de nouveau sa promotion qui lui était promise depuis si longtemps. Quelques minutes plus tôt, Alexandre, Claire, son épouse, et leurs deux enfants, Clément et Antoine, s'étaient quittés pour la journée. Claire, vétérinaire, rejoignait son cabinet où patientaient déjà quelques personnes âgées surinvestissant dans la santé de leur compagnon à quatre partes. Les deux garçons, de respectivement quinze et seize ans, se rendaient au lycée Vaugelas situé à quelques rues de là. Clément et Antoine étaient inséparables. Leur complicité était remarquable à tel point qu'on les prenait souvent pour des frères jumeaux. Cette petite famille, peu ordinaire, car très soudée et respectant des valeurs morales devenues relativement rares, vivait entre Chambéry, la semaine, dans leur petit appartement situé dans l'hyper-centre, et le massif des Bauges, le week-end, dans leur chalet qu'ils avaient fait construire sur les ruines d'une grange familiale. Ce chalet était leur havre de paix. Ils aimaient s'y ressourcer. Perdu à plus d'une heure de route et surtout de pistes caillouteuses, sur le versant ubac du vallon de Bellevaux, il était niché en pleine nature, au coeur d'un majestueux site de plusieurs centaines d'hectares, à pratiquement mille mètres d'altitude. La seule autre habitation du vallon, la ferme des Chappaz, se trouvait à une demi-journée de marche, sur le versant opposé. Le vallon, creusé par le Chéran, était étroit et recouvert d'immenses forêts préservées et peu fréquenté à sa base, entre huit cents et mille cinq cents mètres d'altitude. Il s'évasait plus haut, jusqu'à plus de deux mille mètres d'altitude, pour accueillir, pour quelque temps encore, un élevage traditionnel de tarines en estive. Claire et Alexandre faisaient partie des quelques rares privilégiés à pouvoir profiter d'une habitation secondaire. Le coût de l'énergie rendait les déplacements très onéreux surtout pour une population affectée par un chômage toujours plus important. Ils jouissaient ainsi d'un isolement salutaire, loin du brouhaha et des vicissitudes de la vie urbaine. Ils se protégeaient des contraintes de leurs métiers tout en retrouvant le cadre montagnard de leur enfance. (…)"
Vous pouvez trouver d'autres extraits ici : http://nicolas-duffaud.blogspot.fr/2016/06/quelques-extraits-gratuits-de.html
 
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne lecture et de prendre beaucoup de plaisir. À bientôt.
 
Je tiens à remercier vivement Nicolas Duffaud pour son livre et pour ses réponses à mes questions. 
 
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Qu'avez-vous pensé de son roman ? De l'interview ? Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à en commentaire à les poser. 
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-Zélie- 
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4 commentaires:

  1. Récente Chambérienne je suis trop contente de découvrir ce livre et cet auteur !
    C'est sur que je vais me plonger dedans prochainement :)
    Merci pour cette jolie découverte.

    Bonne journée

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    Réponses
    1. Super :) Je suis ravie :)
      N'hésitez pas à venir donner votre ressenti par ici :)
      Bonne journée !
      -Zélie-

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