dimanche 9 octobre 2022

[Interview]Marie-José Leclercq

Bonjour à tous, me revoici pour vous présenter la deuxième partie de mon article sur Marie-José Leclercq et son ouvrage Les Dallery, une famille de facteurs d'orgues dans les remous de l'histoire (1702-1875) chez BoD Editions


Tout d'abord, je vous raconterai la conférence qu'elle a faite dans le cadre des conférences de la Société des Antiquaires de Picardie le samedi 10 septembre dernier. Puis, je vous partagerai les questions que je lui ai posées le lendemain. 
 

Bonne découverte ! 

1ère partie : Conférence 

 

La conférence de Marie-José Leclercq se déroulait l’auditorium du musée de Picardie, une salle que je découvrais, très lumineuse et assez bien agencée. 

Marie-José nous avait préparé un diaporama avec des documents très bien faits et très bien choisis pour illustrer sa présentation.

D’ailleurs son propos était clair, précis et vif, presque musical. Les explications étaient très claires et un rappel généalogique des facteurs d’orgues sur les diapositives permettait de bien se repérer dans cette famille.

Je n'ai pas vu passer le temps et je considère que c'est un bon point pour une conférence. 

 

2ème partie : Interview 

Elle a eu lieu un cadre sublime : un patio à côté d'une église désacralisée qui sert pour les répétitions de l'orchestre de Picardie. Un doux soleil et une chaleur modérée nous ont accompagnées pendant ce moment hors du temps. 

 


 

1) Cet ouvrage fait plus de 500 pages, combien de temps avez-vous eu besoin pour les recherches et l'écriture ? 

J’ai eu besoin de cinq années pour mener de front recherches et écriture. En effet, j’ai une écriture plutôt intuitive et je rédigeais au fur et à mesure de mes trouvailles d’archives.

2) Pourquoi avoir choisi BoD Edition ? 

Malheureusement, aucune maison d’édition spécialisée n’a voulu de mon manuscrit. J’ai donc décidé de le faire publier en auto-édition. BoD est une société d’impression à la demande, ce qui évite un stock, toujours coûteux. Puis je me charge de la promotion et j’adore ça (Marie-José a été agent artistique).

3) Pourquoi avez-vous choisi d'insérer autant de documents d'origine dans votre ouvrage ? 

Le livre s’adresse autant au public friand de découvertes qu’aux professionnels de l’orgue. Je voulais attester de l’authenticité et de l’objectivité des données récoltées par la publication des documents originaux. Il m’est arrivé d’interpréter les informations, mais dans de très rares cas.

4) A votre avis, pourquoi Charles Dallery est-il venu sur Amiens alors qu'il habitait Buire-le-Sec ? 

Charles Dallery était doué en mécanique et il a réparé celle de l’orgue de Buire. Sa vocation est née de là. On peut tout-à-fait considérer qu’il a ensuite proposé ses services dans la région. Mais c’est une simple supposition, en attendant de trouver les documents qui répondraient à cette interrogation.

5) En général, comment devenait-on facteur d'orgue ? 

Les orgues existent depuis la nuit des temps : les premières traces viennent d’Egypte au 3e siècle avant J.C et l’orgue se répand en Europe occidentale dès le 8e siècle. Un facteur se formait auprès d’un ou plusieurs maîtres. Les instructeurs de Charles Dallery sont probablement des moines du prieuré de Maintenay, tout proche de Buire.

6) L'écrit est centré sur les hommes, il n'y a que peu d'explications sur les femmes, pourquoi ? 

J’ai axé mes recherches uniquement sur ces facteurs d’orgues. Mais c’est une piste à creuser !

7) Les Dallery n'ont vraiment pas eu de chance autant à Amiens qu'à Paris mais le combat des descendants est beau, que peut-on faire ? 

Il n’y a plus guère de descendants pour valoriser les travaux de ces facteurs, d’autant qu’il n’existe plus qu’un seul orgue entièrement construit par un Dallery, celui de la Sorbonne à Paris. Une association a existé pour sauvegarder cet orgue, mais elle a été dissoute en 2021 et il faudrait la recréer. Et la contribution de mécènes est incontournable pour assurer le financement de tels travaux.

8) Parlez-nous de votre expérience sur la généalogie. 

J’ai découvert la généalogie en 2011, lorsque l’épouse de mon frère m’a montré son arbre généalogique. J’ai tout de suite voulu entreprendre le mien. Deux choses me plaisent particulièrement dans cette activité : la recherche constante de nouveaux éléments et le partage d’informations entre généalogistes. Grâce à cela, il y a aujourd’hui 800 personnes dans mon arbre en ascendance directe. Je dois maintenant y intégrer les collatéraux. Pour l’anecdote, je n’avais pas l’intention de le faire mais j’ai découvert que les Dallery font partie de mes ancêtres collatéraux ! La généalogie m’ayant amenée à écrire leur histoire, peut-être trouverai-je d’autres ancêtres qui méritent également d’être mieux connus ?

Pour information, Marie-José Leclercq a rédigé un article à la suite de sa conférence du 12 juillet dernier à Aire-sur-la-Lys durant la Route des Orgues, voyage-découverte en Flandre autour d’une vingtaine d’instruments. Il paraîtra dans la revue de la Fédération Francophone des Amis de l'Orgue à la fin de cette année ou début 2023. Et elle donnera au printemps une nouvelle conférence en lien avec le Conseil départemental de la Somme. Dès que la date est connue, je vous inviterai à vous y rendre pour en apprendre davantage encore !

Je vous retrouve très vite pour de nouvelles chroniques (et interviews), je l'espère ! 

Bonne journée 

-Zélie-

samedi 24 septembre 2022

[Chronique]Les Dallery, une famille de facteurs d'orgues dans les remous de l'histoire (1702-1875) de Marie-José Leclercq

Bonjour à tous, je suis bien contente de retrouver les pages de ce blog pour une nouvelle chronique accompagnée d'une interview en plus. 

J'ai été contactée par mail il y a quelques mois pour lire Les Dallery, une famille de facteurs d'orgues dans les remous de l'histoire (1702-1875) de Marie-José Leclercq aux éditions BoD. Nous avons échangé de nombreux mails où nous avons parlé littérature, histoire et généalogie. 

J'ai donc eu la chance de lire le livre, envoyé directement par la maison d'édition, BoD que je remercie très chaleureusement. 

Marie-José Leclercq a animé une conférence sur son livre organisée par la Société des Antiquaires de Picardie au Musée de Picardie. J'ai donc pu la rencontrer en vrai et écouter la conférence. Nous nous sommes retrouvées le lendemain pour une interview dans un superbe cadre (mais je vous en dirai plus dans un autre article). 

Pourquoi avoir répondu au mail ? Plusieurs mots ont attiré mon attention : généalogie (bien sûr) mais aussi Picardie et enfin facteur d'orgue (je n'avais aucune idée de ce que cela pouvait être). 



Présentation : 


Titre : Les Dallery, une famille de facteurs d'orgues dans les remous de l'histoire (1702-1875)
Auteur : Marie-José Leclercq
Édition : BoD Editions
Genre :  Histoire / Essai
Nombre de pages : 537 pages

Résumé :

 
"Facteurs d'orgues du roi" et "facteurs" d'orgues de l'empereur", les Dallery ont occupé la scène durant près de deux siècles, de Louis XV à Napoléon III, particulièrement en Picardie et à Paris. Ils ont réalisé, modifié et entretenu de nombreux instruments historiques. Mais le cataclysme révolutionnaire, les guerres civiles, le renouveau de la facture d'orgues au 19e siècle et les deux conflits mondiaux ont fait sombrer leurs travaux dans l'oubli. Heureusement, de nombreux documents d'archives racontent leur histoire...   
 

Mon avis :

 
C'est la curiosité qui m'a poussée à choisir de lire cet ouvrage en fonction du sujet, de son intérêt généalogique et de sa localisation géographique. Que je suis contente d'avoir pris le risque de le découvrir. 
 
Marie-José Leclercq nous emmène dans un voyage temporel et dans un univers peu connu des néophytes. En effet, nous parcourons le XVIIIe et le XIXe siècle avec cette famille de facteurs d'orgues, les Dallery. Ce sont ceux qui fabriquent et qui réparent les orgues, puissant instrument de nos églises d'Ancien Régime et d'aujourd'hui. 
 
Après l'avoir lu, j'ai été époustouflée de la quantité d'informations présentes dans le livre, plus de 500 pages.  Les documents originaux sont insérés dans le texte de l'auteur avec leur transcription pour plus de facilité de langage. Tous les documents sont intéressants car ils apportent une plus-value sur les informations données et recueillies.
 
La quantité de recherche et de travail sur cet ouvrage est impressionnant. C'est à la limite de la thèse. Il ne manque pas grand-chose pour que ce soit le cas.  

Les Dallery n'ont pas été bien servis par l'Histoire, on les a un peu oubliés alors qu'ils ont eu un rôle assez important dans les orgues mais aussi pour certains membres dans des inventions que nous utilisons toujours aujourd'hui. C'est également un ouvrage pour ne pas les oublier et pour les faire connaître au grand public. 

Je ne vais pas parler du style de l'auteur, car ce n'est pas un roman du tout donc le style est assez simple. Le fond est le plus important. Néanmoins, tout est facilement compréhensible car Marie-José Leclercq explique très bien son cheminement et son parcours. 

J'ai personnellement beaucoup appris en lisant ce livre, autant sur les facteurs d'orgues, que sur les orgues eux-même, sur la société au XVIIIe siècle, pendant la Révolution ou encore au XIXe siècle. 

J'ai été navrée d'apprendre que les Dallery avaient subi de nombreux revers et étaient si peu connus. A noter, l'orgue de la chapelle de la Sorbonne qui possède toujours des tuyaux des Dallery mais qui ne fonctionne plus depuis des années. Un de mes ancêtres a peut-être croisé Charles Dallery d'ailleurs, il a travaillé sur l'orgue de Saint-Leu au moment où il y était. Il aurait été intéressant de retrouver un lien mais nous n'avons rien pour l'instant. Je ne désespère pas. 

D'ailleurs, j'en profite ici pour remercier Marie-José Leclercq qui m'a relancée sur mes recherches historiques et généalogiques. 

Je vous invite à vous reconnecter dans quelques jours pour découvrir mon ressenti sur sa conférence au musée de Picardie et sur l'interview du lendemain.

A retenir : Une somme d'informations sur une famille méconnue, les Dallery, qui mérite d'être connue, à découvrir donc !
 

Ma note : 9 /10

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Aimez-vous lire des romans en lien avec la généalogie ?
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-Zélie-

samedi 26 mars 2022

[Chronique]1797 : Pour une histoire météore de Anouchka Vasak

Bonjour à tous, je vous propose aujourd'hui un article sur le livre d'Anouchka Vasak paru aux éditions Anamosa : 1797 : pour une histoire météore.

Je remercie Babelio,  Anouchka Vasak et les éditions Anamosa pour cette lecture.

 



Présentation : 


Titre : 1797 : pour une histoire météore
Auteur : Anouchka Vasak
Édition : Anamosa
Genre :  Histoire / Essai
Nombre de pages : 432 pages

Résumé :


Année entre deux eaux de la période appelée " Révolution française ", 1797 est ce moment où l'orage révolutionnaire laisse place à un ciel de traîne aux mille gouttelettes, de l'enfant sauvage de l'Aveyron à Germaine de Staël, de la théorie des nuages de Luke Howard aux premières images mobiles de Carmichael et au déclic poétique de Stendhal...
La météo, ce n'est pas seulement le temps qu'il fait, ni la science qui a pour fonction d'en prévoir les variations. La " science des météores ", est selon Anouchka Vasak un modèle pour penser, et en particulier, pour penser l'histoire faite de passages insensibles, de rémanences ou de résistances.
En douze chapitres, ce livre propose d'éprouver cette méthode atmosphérique. Il s'agit de penser non en termes de rupture mais de glissements, comme les masses d'air ou les nuages se déplacent de proche en proche. Plus spatial que temporel, moins linéaire que chaotique, le modèle météorologique est ici appliqué à l'année 1797. Anouchka Vasak l'a choisie précisément pour sa couleur intermédiaire, dans l'après-coup de la Révolution, entre crépuscule de l'ancien monde et aurore du monde nouveau.
Les douze stations du tour de l'année 1797 sont autant d'arrêts sur images choisis subjectivement, souvent dans les marges de la grande histoire. Ce sont des moments-clé de l'histoire culturelle au sens large (littéraire, esthétique, histoire des sciences...), française mais aussi européenne : première apparition de l'enfant sauvage de l'Aveyron ; mise en question des classifications, en psychiatrie comme en biologie ; état de la langue en 1797 (les effets de la " tempête " révolutionnaire sur la langue) ; nouvelles images (premier modèle noir dans la peinture française, premières images mobiles, débuts de la peinture de plein air, exploration des monstres avec les Caprices de Goya) ; nouveau regard sur les " grands hommes " des Lumières ; émergence de femmes sur la scène publique et politique (Mary Wollstonecraft, Théroigne de Méricourt, Germaine de Staël) ; pulvérisation de la représentation du paysage et de la subjectivité. L'autrice convoque la matière de récits de cas, rapports administratifs, lettres ou notes de voyage, peintures, dessins, croquis parfois griffonnés sur un coin de table ou saisis sur le vif. Autant de motifs infinis pour inviter le lecteur à repeindre les nuages de l'histoire.

 

Mon avis :

 
Après avoir eu la chance de lire l'abolition des privilèges de Bertrand Guillot grâce à la masse critique de Babelio, me voici avec un nouvel livre, enfin plutôt, un essai historique d'Anouchka Vasak, maître de conférence à l’université de Poitiers. 

Ce n'est pas du tout le même genre de livre que celui de Bertrand Guillot. Pourquoi, je me permets de comparer les deux, c'est tout simplement parce qu'ils ont plus ou moins la même période historique en commun, la Révolution française. Pour Anouchka Vasak, il s'agit plus précisément de l'année 1797, année peu connue et pourtant charnière. 

En effet, c'est un essai historique. Anouchka Vasak est aussi l'auteur de Météorologies. Discours sur le ciel et le climat, des Lumières au romantisme paru en 2007. Ce qui m'a le plus marqué est son travail en collaboration avec Emmanuel Le roy Ladurie, un des historiens que j'ai étudié un nombre incalculable de fois à l'université. 
 
On peut aussi trouver sur France Culture quelques podcasts où elle a participé avec les derniers en date intitulé "les chemins de la philosophie", ce qui permet de mieux comprendre son point de vue et certaines de ses références très philosophique et parfois ardues à comprendre pour l'historienne que je suis.
 
Comme, c'est un essai historique, je dois vous avouer qu'il est ardu à lire.  Très ardu à lire même,  c'est un travail très très bien documenté et où les références sont d'une précision chirurgicale. C'est un travail très poussé et de très belles qualités mais je reprocherais à ce texte de ne pas être accessible aux gens non initiés. Même en étant historienne, j'ai eu beaucoup de mal à comprendre certains passages que j'ai du relire à de nombreuses reprises. 

L'introduction est le passage le plus ardu. Ensuite, les différents chapitres permettent d'aborder de manière assez inattendu certains événements de l'année 1797, voir le résumé pour en avoir quelques exemples. J'ai mieux apprécié les chapitres parce qu'il était un peu plus concret mais la thèse de départ est quand même intéressante au possible et très atypique.  

La période révolutionnaire est une période bien compliquée et l'année 1797 ne déroge pas à la règle. Ce livre permet de mieux la comprendre et d'aborder des sujets peu connus. J'ai bien aimé la référence au chevalier Lamarck car j'ai habité longtemps dans une rue qui portait son nom et que j'avais fait quelques recherches sur lui pour ma culture personnelle.

A retenir : Un essai historique intéressant mais peu accessible !
 

Ma note :  6/10

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Aimez-vous lire des livres d'histoire ? Si oui, pourquoi et si non, pourquoi aussi ?
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-Zélie-