Bonjour
à tous ceux qui lisent cet article.
Je
suis très contente de vous proposer ENFIN une nouvelle interview.
J'ai été très occupé ces derniers temps à cause des études et
du CAPES comme vous avez pu le voir dans les précédents messages.
Mais cet été, mon projet, ce sera l'interview de l'auteur de
Pandora.
Comment
ai-je fait pour choisir l'auteur? Disons que l'idée m'est un peu
tombée dessus par hasard. Tout s'est déroulé sur Internet et plus
particulièrement sur facebook. J'ai tout d'abord découvert
l'atelier Terra Nostra (dont nous parlerons dans une autre partie de
l'interview) puis de fil en aiguille le projet de roman de l'auteur
sur MyMajorCompany. L'idée de faire une interview m'est venu
rapidement même si je ne l'ai pas proposé tout de suite à
l'auteur. Puis cela s'est imposé à moi, il me semblait tellement
logique de parler du projet dont j'avais connaissance comme je
l'avais déjà fait pour d'autres d'auteurs auto-édités. Même, si,
cette fois, le livre n'est pas encore paru, ce qui est assez atypique
pour le souligner.
Au
début, je ne pensais faire qu'une interview de l'auteur mais au fur
et à mesure que je découvrais son univers, je me suis dit qu'il
serait dommage de se poser des limites. J'ai donc proposé à
l'auteur de faire une série d'interview aussi bien au fil du temps
qu'à travers ses différents projets. Ainsi, l'interview comporte
pour l'instant trois parties, la première étant l'interview de
l'auteur en elle-même puis dans quelques temps nous parlerons de
l'atelier Terra Nostra, autre sujet très intéressant. Tout ceci, en
attendant que je reçoive le livre, le lise et vous donne mon
impression dans une dernière partie et peut-être d'autres
impressions si cela est possible.
Je
vous laisse découvrir l'interview d'Yuna Minhai (l'auteur), qui a eu
la gentillesse de répondre à mes questions. Je tiens à la
remercier pour sa disponibilité et sa gentillesse.
Bonne
lecture.
Bonjour
Yuna, pour commencer cette interview en bonne et due forme, peux-tu
te présenter brièvement à nos lecteurs ?
Mon nom de plume est
Yuna Minhaï, j’ai 27 ans et j’écris depuis que j'ai 15 ans
environ. J’ai toujours eu besoin de raconter des histoires, de
mettre à l’écrit les récits qui se bousculaient dans ma tête,
mais beaucoup de mes romans sont restés à l’état d’ébauche
dans mes carnets sans que personne ne se doute de leur existence. Je
suis passionnée par la musique, en particulier les bandes originales
de films et les compositions de trailers, par l’état du Nevada et
ses environs et, surtout, par les déserts de sable. Parallèlement à
mes projets d’écriture, je suis artisane, et je trimballe ma
petite échoppe féerique de ville en ville depuis maintenant quatre
ans, en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Vivre de mes passions
est très important pour moi.
Nous reparlerons de
l'échoppe féerique dans la deuxième partie de l'interview.
Yuna
Minhaï est un pseudonyme mais d'où te vient-il ?
Yuna
Minhaï est un pseudonyme que je traîne depuis plus d’une dizaine
d’années. A la base, c’était mon nom sur Internet, car j’étais
réticente à l’idée de publier ma véritable identité. Et de fil
en aiguille, il a fini par me représenter entièrement, je l’emploie
également dans ma boutique et comme nom de plume. Je crois qu’il y
a maintenant plus de gens qui me connaissent sous le nom de Yuna ou
de Yu’ que sous mon véritable prénom ! Et je m’y reconnais tout
à fait. Par contre, je ne saurais plus vraiment dire d’où il
m’est venu, ça fait tellement longtemps... Il est devenu comme un
second nom, si je pouvais l’inscrire à l’état civil, je le
ferais !
Y-a
a eu un élément déclencheur qui t'a poussé à écrire ?
Oui, il y en a eu un : un cadeau que ma mère
m’a fait. Quand j’étais petite, elle m’a offert sa machine à
écrire. J’étais folle de joie ! J’ai commencé à mettre par
écrit les histoires que je m’inventais auparavant et que je
mettais en scène avec des figurines, ou autres. Je me souviens de la
toute première histoire que j’ai écrite sur cette machine. Elle
faisait 5 lignes, c’était l’histoire d’une feuille qui se
détachait d’un arbre en automne et qui visitait le monde, portée
par le vent. Je m’en souviens comme si c’était hier. Depuis, je
n’ai jamais arrêté. La toute première version de Pandora a
d’ailleurs été tapée sur cette machine, et j’avais pris soin
de relier les pages à la main pour en faire une sorte de livre. J’en
étais très fière ! Puis l’ordinateur et l’imprimante ont
remplacé le “tac tac tac” répétitif de la machine, mais
l’envie, elle, est toujours restée la même.
Si
tu devais te définir à l'aide de trois mots, lesquels choisirais-tu
?
Ouhla, difficile question ! Je dirais
rêveuse, persévérante et exigeante.
Ton
projet est aujourd'hui visible à travers le site MyMajorCompany,
site de financement participatif. Mais je sais que le projet est bien
plus ancien. Pourrais-tu nous expliquer la genèse de ce projet ?
Oh oui, il est beaucoup
plus ancien puisque la toute première version du roman date de 1998
! Il fait d’ailleurs partie de ces écrits restés au fond d’un
carnet dont je parlais plus haut... C’est à cette époque que ma
passion pour les déserts s’est transformée en véritable
obsession : cette année-là, la chanson de l’été a été
“Yakalelo” du groupe Nomads. Leur univers musical (surtout les
morceaux “Orida” et l’intro de “Better World”), leurs
couleurs et l’ambiance de leurs clips m’ont totalement subjuguée.
Une vraie révélation...
Si
vous avez envie de (re)découvrir Yakalelo
du groupe Nomads, je vous invite à regarder le clip ci-dessous : g
J’avais déjà écrit
quelques petits projets de livres pour enfants avant et j’ai eu
envie de passer à quelque chose de totalement différent. Intégrer
le désert comme thème central est devenu une évidence. A l’époque,
le roman s’appelait “Dunes de Sable” et se divisait en 4 tomes,
écrits de ma plume maladroite d’adolescente qui peinait à aligner
trois mots.
Sans m’en rendre
compte, j’avais posé les bases d’un univers qui a continué à
grandir en moi et qui est devenu, au fil des ans, de plus en plus
complet. Je n’ai jamais osé faire lire ces romans à personne,
c’était un peu mon petit jardin secret. Au bout de quelques
années, je suis passée à d’autres projets sur des thèmes très
loin de celui de Pandora, mais cet univers est resté dans un coin de
ma tête, il revenait sans cesse me titiller. En fait, je ne m’en
suis jamais vraiment détachée. Vers 2008, l’obsession était
devenue trop forte, j’ai replongé ! J’ai repris le roman depuis
le départ, j’ai fait table rase, et je me suis replongée dans
l’écriture. “Dunes de Sable” est devenu “Pandora Projet”.
Un voyage dans le Nevada en 2012, et tout particulièrement dans le
désert du Mojave, a fait se rejoindre mon imagination et la
réalité... Et le roman est devenu ce que vous connaissez
aujourd’hui. Quant à moi, je reste toujours autant obsédée par
cet univers Et je sens que ça va encore durer longtemps...
Qu'est-ce
qui t'attire dans l'Etat du Nevada ? Que possède cet État que
les autres non pas ?
Avant
tout chose, un rappel géographique, le Nevada est un État de
l'ouest des États-Unis d'Amérique. On peut le situer sur cette
carte.
Je ne saurais pas trop l’expliquer. Je ne m’imagine absolument
pas y vivre, mais il m’attire beaucoup. Bien sûr, il y a le désert
du Mojave, son silence et son immensité, mais j’ai aussi eu un
coup de cœur global pour ce qui s’en dégage, pour les couleurs de
ses canyons et leurs formes, pour les découvertes que l’on peut y
faire au détour d’une route. J’ai par exemple le souvenir d’un
petit restaurant perdu au milieu de nulle part, à 30 minutes de Red
Rock Canyon, l’”Old Nevada” qui m’a totalement charmée...
Sans parler du coucher de soleil sur le désert en rentrant à Las
Vegas... J’aime cette ville (qui n’existe d’ailleurs plus dans
le roman), pas pour son effervescence et ses casinos, mais pour tout
le reste, ce qu’on ne voit pas, ce qu’on ne connaît pas.
Savais-tu qu’il y avait des tunnels, comme ceux que je décris dans
le roman, qui serpentent sous la ville ?
Non, je ne savais pas du tout. Mais voici quelques photos pour
vous faire une idée du paysage.
Le fameux coucher de soleil dont Yuna parle plus haut.
Question
courte : choisis trois mots pour décrire Pandora Project et un
chiffre ?
Hum, voyons... Je dirais :
-obsession
-murmure
-feu.
Quant au chiffre, je dirais 15. C’est le nombre de stylos verts
que j’ai tués jusqu’à présent pour corriger le manuscrit.
Un
petit résumé du livre pour donner envie à nos lecteurs de lire la
suite ?
Pandora relate l’histoire de deux personnes, Ensaï et Heather,
qui n’ont à priori rien en commun. Ensaï s’est un jour réveillé
à Newport, une ville du New Hampshire, sans aucun souvenir de son
passé. Il ne connaît rien de cette ville, s’y sent totalement
étranger, et a l’impression de devenir fou. Il entend des voix,
découvre des tatouages qui apparaissent sur son corps, perd
connaissance régulièrement... Il va faire la connaissance de Ienzo,
un newporter, qui va le prendre sous son aile et l’aider à
retrouver son passé.
Heather, quant à elle, est une nomade du clan d’Ekkar, dans le
Nevada. Elle porte sur elle toute la responsabilité de son village
car elle est en passe de devenir maîtresse de celui-ci. Mais
gouverner les siens est assez difficile lorsqu’elle ne parvient
même pas à composer avec ses propres problèmes, sans compter que
le peuple d’Ekkar est maudit depuis des milliers d’années et
qu’une guerre interne se prépare entre ses partisans et une
poignée d’opposants...
Mais leurs
routes ne sont pas si éloignées qu’on ne le croit...
En
ce qui concerne le côté plus littéraire du roman Pandora
Project,
dans quel genre le rangerais-tu ? J'ai vu les mots fantastique,
anticipation, dystopie. Peux-nous expliquer ces termes ?
J’ai eu énormément de mal à classer le
roman. C’est un mélange de tant de choses qu’il ne rentre pas
vraiment dans une seule case. Et puis... Je n’ai jamais vraiment
aimé les étiquettes ! Mais les genres les plus parlants que j’aie
pu trouver sont le fantastique, la dystopie et l’anticipation. Le
fantastique concerne surtout Ekkar, le désert du roman, avec
l’apparition des “Akkaïs”, qui sont des sortes d’entités
surnaturelles que l’on retrouve tout au long de l’histoire. Les
ekkarates sont frappés d’une malédiction millénaire qui les a
d’ailleurs forcés à se terrer dans le désert. La dystopie, quant
à elle, concerne plutôt Newport, la ville. Celle-ci est dirigée
par un homme despotique qui a totalement transformé le visage de la
métropole depuis qu’il est au pouvoir. Pour te donner une idée de
l’ambiance, je te conseille de regarder la série “Dark Angel”.
La ville de Seattle dans la saison 1 a un peu la même atmosphère,
le post-apocalyptique en moins pour Pandora. Enfin, je parle
d’anticipation tout simplement parce que l’univers du roman est
basé sur des extrapolations de notre monde actuel. Pas mal de choses
m’ont touchée ces dernières années et ont fait écho avec mon
roman. Newport était au départ totalement détaché de notre monde
actuel, je ne parvenais pas trop à le situer dans le temps, mais
petit à petit, les pièces du puzzle se sont assemblées et les
faits qui animent Ekkar et Newport ont trouvé leur explication dans
ce qui se passe de nos jours. Je pense notamment à des grèves, à
un lock-out pendant que j’étais en voyage au Canada, à la
désertification du Nevada... j’ai imaginé les conséquences que
tout ça pouvait avoir dans des dizaines, voir des centaines d’années
si l’on continuait dans la même voie. Tout y est passé :
l’évolution des villes, du climat, des questions de politique,
etc. Ce n’est pas pour autant un récit futuriste, cela dit, juste
un background ! Il n’y a rien de futuriste dans Pandora, pas de
voitures qui volent, pas de vaisseaux à la Star Wars, pas de
machines ultra sophistiquées...
Background = arrière-plan dans la
langue de Shakespeare
En
regardant le projet, on voit que tu utilises de nombreuses
technologies pour faire parler ton projet autrement que par le simple
outil texte. Quel est celui que tu préfère ?
Oui, j’essaie
d’aborder mon projet sous différents angles, je trouve cela très
important car donne une idée globale de ce qu’est l’univers du
roman et ça le fait “vivre” également. J’aime l’idée que
les gens puissent “imaginer” à quoi ressemblent les lieux ou les
personnages à la lecture d’un livre, mais il était très
important pour moi aussi de montrer exactement ce que j’avais en
tête. Tout est tellement précis et détaillé dans ma tête que je
voulais essayer de rendre mon univers plus “matériel”. Il
fallait que ça sorte de ma caboche !
J’ai une formation de
graphiste et je dessine beaucoup pour mon plaisir personnel aussi, il
était donc logique que je finisse par dessiner mes personnages à un
moment ou à un autre. En plus, cela m’a aidé à écrire,
notamment au niveau de la description des costumes ou du physique des
personnages. Le dessin complète vraiment l’écriture. Il donne
l’aspect visuel qu’un roman n’arrive pas à donner. Mais
parfois, ce qui ressortait sur le papier n’était pas tout à fait
ce que j’avais en tête, et c’est terriblement frustrant.
Je me suis alors
tournée vers des supports plus “réalistes” en faisant des
montages photo et des montages vidéo, sous forme de trailers ou de
présentations des deux “mondes” : Ekkar, le désert, et Newport,
la ville. Là, en revanche, c’est déjà plus délicat... Quand je
dessine, je pars de zéro, c’est moi qui décide ce qui doit
prendre forme ou non. Mais dans le cas d’une vidéo, vu que je n’ai
ni les moyens ni la possibilité de filmer (ce n’est pourtant pas
l’envie qui me manque), je me suis contentée de compiler des
extraits de films, de clips ou de séries dont l’esthétique
correspondait parfaitement à l’idée que je me faisais de mon
univers. Parfois, au détour d’une vidéo trouvée sur le net, je
me disais “mince, mais c’est exactement l’idée que je me fais
de telle ou telle scène !” On aurait dit que certaines scènes
avaient été tournées “exprès” ! C’est vraiment ce qui m’a
permis de rendre “réel” mon univers... Mais, bien que je mette
un point d’honneur à toujours citer mes sources, je peux à tout
moment me faire taper sur les doigts par les maisons de production
car je n’ai pas le droit d’utiliser ces vidéos, ce sont bien
entendu des contenus sous copyright. C’est très frustrant ! Je
n’ai fait qu’une seule vidéo de A à Z où tous les contenus
m’appartiennent, c’est celle qui se trouve sur la page de
présentation du projet My Major Company. Rien que de filmer la scène
finale où l’on voit Heather (oui, c’est elle :p) ouvrir les
yeux, m’a pris une soirée entière entre l’enregistrement et le
traitement de l’image... Bien que j’en sois très fière, je la
trouve forcément moins dynamique que les autres...
Enfin, il y a un
troisième aspect, c’est la musique. J’aime faire découvrir une
émotion, le trait de caractère d’un personnage ou l’atmosphère
d’une scène à travers un morceau sélectionné. Chaque personnage
et chaque lieu du roman a sa playlist attitrée, car je trouve que
cela permet d’en découvrir les aspects sous un angle nouveau. La
musique fait passer énormément de choses, elle ouvre
l’imagination... Je ne sais pas s’il y a vraiment un inconvénient
à cet outil car je n’ai même jamais eu de mal à trouver LE
morceau idéal. Toute la playlist a coulé de source...
Au final, je crois qu’au-delà de l’écriture, l’outil que je préfère est la vidéo. C’est le plus difficile à gérer, comme je le disais, mais c’est aussi celui qui transmet le plus au niveau de l’ambiance et de l’esthétique. Je suis une acharnée qui essaie de rendre réelles les images que j’ai dans la tête...
Au final, je crois qu’au-delà de l’écriture, l’outil que je préfère est la vidéo. C’est le plus difficile à gérer, comme je le disais, mais c’est aussi celui qui transmet le plus au niveau de l’ambiance et de l’esthétique. Je suis une acharnée qui essaie de rendre réelles les images que j’ai dans la tête...
Dans
le trailer pour MMC, Heather que l'on voit dans le clip, c'est toi.
Tu as fait ton maquillage toute seule ? Montreras-tu à tes
lectrices comment le réaliser un jour et
quels étaient les accessoires qui t'ont permis de te mettre dans la
peau du personnage ?
Oui effectivement, j’ai incarné Heather le temps d’une soirée
! J’ai fait mon maquillage toute seule, de même que la coiffure,
le décor, le tournage, le montage et les effets spéciaux... Le tout
en direct de ma salle de bains (à cause du grand miroir, très
pratique pour m’auto-filmer) Je n’avais jamais pensé à réaliser
un tutoriel sur son maquillage, je le trouve assez basique, mais
après tout, pourquoi pas ? Un jour, peut-être... Quant aux
accessoires, pour un plan si rapproché, ils n’étaient pas trop
nombreux... Quelques foulards dans les cheveux, des perles de grenat
(qui est une pierre très symbolique dans l’histoire), des bijoux,
et surtout beaucoup de fond de teint, car je n’ai pas vraiment la
peau mate et bronzée d’Heather ! Mon teint serait plutôt parfait
pour les Bas-Fonds de Newport qui sont privés de soleil une bonne
partie de l’année...
De
nombreux médias portent aussi ton projet, je pense à aux réseaux
sociaux : facebook, twitter, le site Internet ou encore
MajorCompany ?
Chaque outil a ses avantages, ils permettent de mettre en avant le
projet et de le faire connaître au plus grand nombre. Je pense
notamment à Facebook, qui m’a bien aidé à développer Pandora
depuis que j’ai crée la page. J’y ai rencontré des gens super
sympas, dont certains m’aident maintenant à corriger le roman ou
sont devenus de très bons amis. Cela permet surtout d’avoir des
échanges et, plus important encore, des avis. Le projet ne se
construit pas en solitaire, les commentaires des gens aident
énormément à palier les faiblesse et à corriger les erreurs. Elle
permet aussi de rencontrer les lecteurs potentiels, de faire leur
connaissance, de tisser des liens... J’ai découvert par le biais
de Twitter un auteur auto-édité, comme moi, dont j’ai lu le livre
récemment et que j’ai beaucoup apprécié. De page en page, on
crée une petite communauté...
Mais qu’il s’agisse de Facebook, de Twitter ou de My Major Company, le jeu est toujours le même : rien ne se fait par magie. Si on veut que la mayonnaise prenne, il faut s’en donner les moyens : il faut en parler, il faut être actif et régulier sur ces espaces, donner aux gens l’envie de revenir, ça ne se fait pas tout seul. Une page Facebook a vite fait de tomber dans l’oubli si son administrateur ne l’anime pas. C’est presque un travail à part entière et ça prend énormément de temps. C’est le même “inconvénient” pour tous ces sites, même pour les forums. Il faut être présent, sinon on se fait rapidement oublier. Je parcours souvent la rubrique “livres” de My Major Company pour découvrir les projets de mes confrères. Il y en a certains que je soutiens et que j’apprécie beaucoup, mais pour lesquels je suis très tristes car ils sont au point mort. Il n’y a aucune news sur MMC, pas de page Facebook ou une page à l’arrêt, sans interaction... C’est vraiment dommage, car ce sont des projets qui mériteraient de voir le jour et qui le pourraient s’il y avait un peu plus d’activité et d’implication. Créer un projet, que ce soit un roman ou, pour l’étape suivante, une page MMC, ne suffit pas. Il faut surtout le faire vivre, aller à la rencontre des gens, provoquer les rencontres, susciter l’intérêt... Ce n’est vraiment pas facile...
Mais qu’il s’agisse de Facebook, de Twitter ou de My Major Company, le jeu est toujours le même : rien ne se fait par magie. Si on veut que la mayonnaise prenne, il faut s’en donner les moyens : il faut en parler, il faut être actif et régulier sur ces espaces, donner aux gens l’envie de revenir, ça ne se fait pas tout seul. Une page Facebook a vite fait de tomber dans l’oubli si son administrateur ne l’anime pas. C’est presque un travail à part entière et ça prend énormément de temps. C’est le même “inconvénient” pour tous ces sites, même pour les forums. Il faut être présent, sinon on se fait rapidement oublier. Je parcours souvent la rubrique “livres” de My Major Company pour découvrir les projets de mes confrères. Il y en a certains que je soutiens et que j’apprécie beaucoup, mais pour lesquels je suis très tristes car ils sont au point mort. Il n’y a aucune news sur MMC, pas de page Facebook ou une page à l’arrêt, sans interaction... C’est vraiment dommage, car ce sont des projets qui mériteraient de voir le jour et qui le pourraient s’il y avait un peu plus d’activité et d’implication. Créer un projet, que ce soit un roman ou, pour l’étape suivante, une page MMC, ne suffit pas. Il faut surtout le faire vivre, aller à la rencontre des gens, provoquer les rencontres, susciter l’intérêt... Ce n’est vraiment pas facile...
Pour
suivre Pandora
Projet
et Yuna Minhai, je vous invite à vous rendre sur :
-La
page Facebook : https://www.facebook.com/pandoraproject
-Le
site Internet : http://pandora.blindsymphonia.net/
-MyMajorCompany :
http://www.mymajorcompany.com/projects/pandoraproject
Il
y a également une Newsletter à laquelle on peut s'abonner à partir
du site Internet.
Nous
avons abordé la question des différents médias, mais je n'ai pas
vu de forum ? Est-ce que tu trouves que les forums sont des
outils un peu « dépassés » ou n'as-tu simplement pas le
temps de tout gérer ?
Non, je ne pense pas que les forums soient
des outils dépassés, bien que Facebook en ait certainement accéléré
la désertion de mon point de vue, avec les pages et les groupes de
discussion. Non c’est clairement une question de temps. Qu’il
s’agisse de participer à un forum ou d’en administrer un, c’est
quelque chose qui demande énormément de temps. J’ai été admin
d’un forum (sur un tout autre thème) pendant plus de 7 ans, je
sais donc à quel point c’est chronophage ! Je ne voyais pas trop
l’intérêt de créer un forum sur Pandora car je trouve la page
Facebook suffisante pour créer de l’interaction pour un thème
aussi spécifique. En revanche, j’ai souvent pensé à m’inscrire
sur des forums littéraires ou consacrés à l’auto-édition, pour
partager des expériences, avoir des réponses plus “techniques”
à mes questions, découvrir les projets des autres et faire
connaître le mien, mais c’est clairement le temps qui m’en a
dissuadé. Du coup j’ai du faire un choix, et j’ai décidé de
faire sauter cette variable.
Que
représente ton projet pour toi ? Explique nous un peu le concept.
“Pandora Project”,
c’est vraiment mon bébé. C’est le fruit de quasiment 15 ans de
travail et c’est l’univers dans lequel je me suis le plus
investie depuis que j’ai commencé à écrire. De tous les projets
que j’ai pu lancer, c’est celui auquel je suis le plus attachée.
Je parle d’”univers” davantage que de “roman” car il y a
tellement de choses qui gravitent autour du livre que ce serait trop
réducteur de le limiter simplement au texte. Comme je le disais
au-dessus, au-delà de l’écriture, il y a des images, de la
musique, des vidéos, des informations annexes qui gravitent autour
du livre. Il y a tout un background que je n’ai pas forcément
réussi à retranscrire dans le livre, parce que sinon, il serait
passé de 800 à 3000 pages ! Je compte d’ailleurs compiler tout ce
joyeux bazar dans un livre annexe, le “Liber eX Pandora” qui
regroupera des dessins, des croquis, des informations, des scènes
annexes, des anecdotes... Une espèce d’encyclopédie de l’univers
de Pandora, en somme. Comme ça, juste par plaisir d’approfondir
les choses.
J’en parlais un peu
plus haut, il y a eu énormément de “hasards” qui m’ont
poussée en avant dans l’approfondissement du scénario, des
légendes et de l’histoire qui soutiennent les deux lieux : des
morceaux de musique, par exemple, à l’écoute desquels des scènes
me sont venues d’un coup, comme s’ils étaient faits pour coller
à mon récit. J’ai parfois eu l’impression d’être spectatrice
d’une scène que je ne contrôlais pas, et que je n’avais ensuite
plus qu’à retranscrire... Il y a eu les extraits vidéo qui ont
fait “tilt” et il en a été de même pour certaines
personnalités qui incarnent à mes yeux l’un ou l’autre
personnage à la perfection. C'est d’ailleurs très étrange de me
retrouver face à eux en chair et en os ! Encore une fois, c’est un
peu comme si fiction et réalité se rencontraient.
Et puis il y a eu un déclic, et Pandora est tout d’un coup devenu une histoire à partager et à raconter, plutôt qu’un projet secret enfermé dans un coin de ma tête. J’ai alors décidé de l’auto-éditer, pour continuer à maîtriser l’ensemble du projet et faire en sorte qu’il soit exactement comme je l’avais imaginé, jusqu’à la texture du papier pour le livre... Je ne m’imagine pas laisser un tiers décider du moindre détail. D’auteur, je me transforme en maquettiste, en responsable de communication, en attachée de presse... Quasi en imprimeur, si je pouvais ! Je suis tellement attachée à ce projet que je veux pouvoir choisir exactement ce que je souhaite. Si Pandora était mon fils, je serais une horrible mère poule ultra protectrice !!!
Et puis il y a eu un déclic, et Pandora est tout d’un coup devenu une histoire à partager et à raconter, plutôt qu’un projet secret enfermé dans un coin de ma tête. J’ai alors décidé de l’auto-éditer, pour continuer à maîtriser l’ensemble du projet et faire en sorte qu’il soit exactement comme je l’avais imaginé, jusqu’à la texture du papier pour le livre... Je ne m’imagine pas laisser un tiers décider du moindre détail. D’auteur, je me transforme en maquettiste, en responsable de communication, en attachée de presse... Quasi en imprimeur, si je pouvais ! Je suis tellement attachée à ce projet que je veux pouvoir choisir exactement ce que je souhaite. Si Pandora était mon fils, je serais une horrible mère poule ultra protectrice !!!
Mais la liberté a un
prix, et je ne roule pas sur l’or... Pour arriver à réaliser ce
rêve et à partager cette histoire, j’ai pensé à My Major
Company. L’idée du financement participatif me plaît, car les
projets qui sont soumis sur cette plate-forme n’existent pas
uniquement parce que leur auteur en a décidé ainsi, mais aussi et
surtout parce que des gens ont voulu les soutenir, parce qu’ils y
croient et qu’ils ont envie de les voir se réaliser... C’est
grâce aux contributeurs qu’un projet voit le jour. Et c’est
grâce à mes contributeurs que Pandora va devenir réalité, lui
aussi ! Je trouve que c’est le plus beau des cadeaux...
Tu parles d'un déclic pour la
réalisation de ton projet à travers MMC, quel a été ce déclic ?
Le déclic concerne davantage ma volonté
d’auto-éditer le livre que celle de m’inscrire sur My Major
Company, car MMC est intervenu bien plus tard (le livre a d’abord
été édité en publication à la demande pendant un an, de mars
2011 à mars 2012, avant que je ne me décide à le retirer de la
vente, à le corriger et à le re-publier définitivement avec l’aide
de MMC). En fait, comme je le disais, j’ai très souvent écrit
pour moi. Je pense que les gens ne connaissent même pas 10% de ma
production littéraire car il y a beaucoup de récits que j’ai
gardés “secrets”. J’avais déjà auto-publié quelques petites
choses auparavant, mais Pandora est mon premier GROS projet. Il faut
savoir que j’ai un point de vue très particulier sur la notion
d’écriture : je pense que l’on peut être tour à tour créateur
d’un univers et de personnages dont on a envie de raconter
l’histoire, ou transmetteur d’un univers qui nous est “murmuré”
au creux de l’oreille... La rédaction de Pandora a été faite de
tant de “hasards”, de situations incongrues et de visions
tellement claires que j’aurais pu m’y trouver en chair et en os
que j’ai un peu l’impression de ne faire que raconter une
histoire qu’est passée “ailleurs”. C’est un peu étrange,
dit comme ça, j’en conviens Mais j’ai la sensation que, même si
c’est moi qui dirige la forme, le fond, lui, est venu naturellement
à moi. C’est une histoire que j’ai envie de transmettre comme
elle m’est venue auparavant, de raconter à mon tour.
Nous
évoquions ton aventure avec MyMajorCompany, peux-tu nous en dire
plus ? Tu as dépassé ton objectif des 100% très rapidement.
Comment fais-tu pour animer ce projet ?
Oui en effet, les 100% ont été atteints en 5 jours à peine ! Je
ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi fulgurant, j’avais
prévu plein de petites choses pour animer la page à des paliers
symboliques (25%, 50% etc), mais c’est allé tellement vite que je
n’ai même pas eu le temps de les mettre en place. Je n’en
reviens toujours pas ! Cette aventure m’a beaucoup touchée, et me
touche toujours puisqu’elle n’est pas finie, car j’ai vu non
seulement des amis ou des connaissances du Net m’aider à financer
le projet, mais aussi des gens qui me sont totalement inconnus, qui
sont passés par là par hasard ou qui suivent le projet dans l’ombre
sans qu’on se soit jamais rencontrés, et qui ont participé aussi.
Il s'agit d'un commentaire, d'un encouragement ou d'une contribution.
C’est génial ! Au niveau de l’animation, ça passe par plusieurs
petites choses, un peu les mêmes que pour la page Facebook :
publication d’extraits, organisation de concours avec des lots à
gagner, mise en ligne de photos, de goodies etc... Il y a plein de
choses à faire pour rendre cette page active et je n’ai pas
terminé.
La jauge sur MMC est aujourd'hui à 220% ce qui représente 4
403€. Il reste 89 jours donc vous savez ce qu'il vous reste à
faire si vous avez envie de participer.
Quels sont les étapes que tu as du
surmonter pour que ton projet voit le jour ? J'entends pas là
des choses comme le choix de la couverture, l'imprimeur, etc. Quels
sont les étapes qu'ils te restent à accomplir ?
Oh, il en reste encore beaucoup ! Au niveau du choix de la
couverture (et de sa conception), ça n’a pas vraiment été trop
dur à surmonter car j’ai une formation de graphiste. J’ai donc
pu créer la couverture exactement telle que je la voulais, idem pour
tout ce qui concerne l’esthétique liée à Pandora (goodies, site
web, etc). Au niveau de l’imprimeur, en revanche, c’est toujours
le parcours du combattant ! J’hésite actuellement entre trois
imprimeurs, et je pense que mon choix ne se fera que lorsque le
projet MMC aura touché à sa fin et que je connaîtrai mon budget
final. J’ai dû contacter plus d’une trentaine d’imprimeurs de
France et d’ailleurs, en leur exposant mon projet pour obtenir des
devis. J’en ai vu des vertes et des pas mûres, comme on dit ! Des
devis exorbitants aux réponses par la négative, des gens vraiment
pas sympas au silence radio... Il y a vraiment de tout dans ce
domaine et le fait que je sois très exigeante sur le rendu et les
finitions spécifiques n’arrange en rien mon affaire. Mais j’ai
sélectionné 3 imprimeurs super sympas, patients et performants qui
peuvent me réaliser exactement ce que je souhaite. C’est ma jauge
MMC qui déterminera le “vainqueur” Sinon, il me reste encore pas
mal d’étapes, mais surtout des choses “techniques”. Au final,
l’écriture d’un roman prend du temps, mais ce n’est rien en
comparaison de tout ce qu’il y a à faire à côté lorsqu’on
s’auto-édite. En amont je pense notamment à la correction, que je
suis en train de faire et qui est presque aussi longue que l’écriture
elle-même, la re-mise en page... Mais je pense aussi au côté plus
“administratif” (ISBN, dépôt légal etc) à tous les échanges
qu’il y aura avec l’imprimeur jusqu’au tirage... Et en aval,
car une fois le livre publié, l’aventure ne fera que commencer, il
y aura la mise en ligne sur les plateformes de vente, la
communication, la promotion, les déplacements sur des salons, les
démarchages de libraires locaux (ou pas locaux !), etc etc... Autant
dire que je n’en ai pas encore fini avec ce projet ! Mais quand on
aime, on ne compte pas !
Et voilà l'interview prend fin. Un
dernier mot.
Eh bien tout d'abord je tenais à te
remercier de m'avoir proposé cette interview, je me suis prêtée au
jeu avec grand plaisir. Et merci à tous ceux qui suivent et
soutiennent mon projet, de quelque manière que ce soit, car c'est
grâce à vous qu'il existe et que j'ai la motivation de le
poursuivre depuis tant d'années. Le livre sera certainement publié
à la fin de l'année, j'attends vos avis avec la plus grande
impatience et j'espère de tout cœur que cet univers vous plaira !
Sur ces derniers mots, je vous dis à bientôt pour la deuxième
partie de l'interview qui portera sur l'atelier Terra Nostra.
-Zélie-
-Zélie-
Je reconnais ne pas avoir eu le courage de tout lire, mais un truc m'a sauté aux yeux : l'atelier terra nostra. Je connaissais ce nom. Souvenir de nombreuses fêtes médiévales, et festivals.
RépondreSupprimer( https://www.facebook.com/atelierterranostra )
Souvent croisés dans ces circonstances, souvent j'ai trainé dans la petite échoppe, rêvant au gré de tous ces objets tous mes yeux.
Et maintenant, je vois que "l'hôtesse" de cette petite boutique est écrivain? Et que toi, Zélie, tu l'interviewe. Le monde est si petit.
Et je m'amuse à chaque fois des liens que je repère entre des sphères et des personnes que j'imaginais ne jamais voir se croiser.