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mercredi 27 septembre 2017

[interview]Julie Deh

Bonjour à tous, je vais vous présenter aujourd'hui l'interview de Julie Deh dont j'ai lu Comme un oiseau, il y a peu. Elle participe aux Plumes Francophone. Interview très intéressante. Je vous invite à poser vos questions en commentaire, je transmettrais.

1°) Bonjour Julie Deh, pourriez-vous vous présenter en quelques phrases à mes lecteurs ? D’où venez-vous ? Profession ? Passions ? Auteurs préférés ? Romans préférés

Bonjour Zélie. Pour résumer, on pourrait dire « 40 ans, mariée, 2 enfants » ! J’habite à Paris, et je suis conceptrice-rédactrice freelance, c’est-à-dire que je mets ma vocation pour l’écriture au service de campagnes de communication. J’ai deux passions : le cinéma et l’écriture, et bien entendu la littérature car je ne conçois pas l’une sans l’autre. Mes lectures sont très éclectiques, mais avec toujours une exigence sur le style. Je supporte assez mal de lire des textes très formatés, très lisses et sans aspérités, sans âme en somme. Parmi mes auteurs de référence il y a eu Philippe Djian pendant longtemps, un peu moins maintenant quoique son dernier roman (Marlène), m’ait agréablement surprise. Sinon la liste compte aussi bien John Fante dont il faut lire « Demande à la poussière » ou « Mon chien stupide » notamment, et mieux encore son fils Dan Fante. Joseph Roth – merveilleux auteur autrichien de « La marche de Radetzky » au début de XXè siècle. Lydie Salvayre, dont j’adore le style et la drôlerie, comme l’inimitable Richard Brautigan avec « Un privé à Babylone » par exemple… La noirceur et la plume aride de Leïla Slimani m’ont récemment fascinée également, sans que je puisse dire que je m’en sente proche. Je suis en train de lire tout Maupassant qui m’inspire une admiration sans borne : il est d’une modernité folle, sans parler de l’incroyable finesse de sa plume. « Une vie », « Bel Ami » mais pas que, tout est à lire. En poésie, c’est Verlaine qui me touche le plus. Victor Hugo aussi, même si je connais moins.


2°) Pourriez-vous présenter vos deux écrits ?


Ah s’il n’y en avait que deux ! J’ai des tas de poèmes, nouvelles, romans en stock, car j’ai toujours écrit. Mais il est vrai que j’ai seulement autoédité deux ouvrages. Le premier « A force d’être seuls on se tient compagnie » est un recueil de nouvelles. Je l’ai publié fin 2016, à la fois pour donner une existence plus réelle à ces textes qui dataient d’une dizaine d’années et que j’ai été étonnée de pouvoir relire encore avec plaisir, et aussi pour me confronter au processus de l’autoédition. C’était un coup d’essai disons. Je n’ai pas beaucoup communiqué dessus, ce qui est indispensable si l’on veut donner une chance à un livre autoédité de trouver un lectorat. Mais ces nouvelles, même plaisantes, étaient devenues trop éloignées de moi pour que j’aie suffisamment l’envie et l’énergie de les défendre. « Comme un oiseau » en revanche, mon deuxième livre publié fin août donc, est un roman qui me tient particulièrement à cœur et j’entends bien faire tout mon possible pour qu’il trouve ses lecteurs. Je l’assume et le revendique totalement.


3°) Comment vous est venue l’idée d’écrire « Comme un oiseau » ?


J’avais terminé depuis quelques mois l’écriture d’un autre roman, une sorte de polar atypique qui est pour l’instant non publié mais ça viendra peut-être, et l’envie de reprendre la plume me titillait depuis quelques semaines. Je me suis levée un matin avec l’idée d’écrire une histoire aux contours de conte ou de fable, mettant en scène des personnages aux caractéristiques animales. J’ai commencé à écrire et le texte a coulé tout seul, la tonalité et le rythme se sont imposés d’eux-mêmes. Je l’ai terminé en six mois. Cela peut sembler beaucoup à certains, peut-être, mais c’est peu pour moi. Avec un travail et deux jeunes enfants, le temps pour écrire me manque souvent. Cerise Loiseau est née à la faveur d’une période d’activité allégée : d’une certaine façon je peux dire merci à la conjoncture économique du moment !


4°) Pourquoi l’avoir inscrit aux Plumes Francophones ?


J’avais déjà proposé le manuscrit à quelques éditeurs, et reçu des refus types comme tout le monde, mais aussi deux ou trois retours encourageants, précieux pour me conforter dans ma démarche. Néanmoins démarcher les éditeurs est long, coûteux et laborieux, et l’expérience de mon recueil de nouvelles m’avait montré que l’autoédition peut être un moyen de donner une existence « officielle » à un ouvrage, de le faire lire aisément à son entourage et même au-delà si on s’en donne les moyens. Le règlement des Plumes Francophones n’était pas clair sur les conditions d’attribution du Prix du Jury, j’avais l’espoir que les textes soient tous au moins survolés, mais j’ai lu depuis que même ce Prix du Jury prend en compte la popularité des livres pour sélectionner ceux qui seront lus. Autrement dit les ventes, les notes, les avis… Je ne suis pas une pro, ni une fan, des réseaux sociaux et de cette espèce de "dictature" de la popularité virtuelle, et avec une inscription en urgence, dans les tout derniers jours d’août, sans plan de communication anticipé, je réalise que je me suis lancée un peu comme une fleur ! Mes chances d’être lue par le Jury sont infimes, j’en ai bien conscience, mais peu importe : désormais le livre existe, et je vais poursuivre la communication pour lui donner une chance de trouver de nouveaux lecteurs. Certains retours très positifs m’y encouragent déjà.


5°) Avez-vous des habitudes d’écriture, des rituels ou des manies ?


Je n’ai pas d’habitude à proprement parler, sinon celle d’écrire à l’ordinateur, sur mon bureau ou assise sur mon lit, et de retravailler le texte autant qu’il le faut. A part ça, je n’aime pas les rituels, ni les manies. L’écriture est quelque chose de très naturel chez moi, depuis toujours, ça vient comme ça vient, quand ça vient. Je me laisse porter, je ne fais pas de plan, très peu de recherches, ça tient plutôt de la rêverie, de l’inspiration qui veut bien me souffler l’histoire et les personnages. Une fois que les bases sont là, ça finit toujours par avancer, même si cela ne coule pas toujours par magie. L’écriture demande beaucoup de temps et de travail, de persévérance, et peut s’accompagner aussi de doutes et de frustrations – quand ça ne « vient » pas justement, quand je n’arrive pas à mettre le doigt sur la musicalité qui doit porter le texte, et plus encore quand je n’ai pas la disponibilité d’esprit ou le temps qu’il faudrait y consacrer. Mais c’est avant tout un besoin, et un incomparable plaisir !


6°) Un dernier mot pour inciter mes lecteurs à aller vous lire ?


Dernièrement, « Comme un oiseau » a conquis des lecteurs très différents. Notamment un homme de 36 ans, une femme de 50 ans, et une veuve de 67 ans – véridique, comme Cerise Loiseau ! Ces trois lecteurs m’ont tous dit avoir apprécié le travail du style, la fraîcheur du ton, l’émotion et les valeurs véhiculées par l’histoire. Ils m’ont fait les plus beaux compliments dont j’aurais pu rêver. Je ne dis pas que « Comme un oiseau » doit ou peut plaire à tout le monde, pour certains il faudra peut-être apprivoiser la musicalité du texte, quand pour d’autres elle sonnera tout naturellement. Mais c’est en tout cas un roman qui aborde des thèmes à la fois intimes et universels, l’amour qui dure, le temps qui passe, la vie qui secoue, et je pense qu’il peut toucher une grande variété de lecteurs, de tous âges. Et puis c’est un texte que j’ai voulu foncièrement bienveillant et empathique. Un commentaire sur Amazon conclut « A tous ceux en quête de liberté, d’amour et de rêve ». Je ne l’aurais pas mieux dit ! 

Merci beaucoup à Julie Deh pour la lecture de son livre et pour le temps pris pour répondre à cette interview ! 

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Avez-vous des questions ? Comment avez-vous trouvé cette interview ? 
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-Zélie-  

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